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samedi 4 août 2007

Sans-papiers : des pilotes d’Air France font de la résistance

Des salariés du secteur public se dressent contre l’Etat-employeur

Hier, le secrétaire général de la CFDT Air France, François Cabrera, a été parfaitement clair : «Nous refusons que les personnels des compagnies aériennes se transforment en auxiliaires de la police.» Il n'est donc pas question pour lui que les équipages de la compagnie nationale laissent expulser les enfants sans-papiers scolarisés et leurs parents. «On fera tout pour que les personnels ne fassent pas ce sale boulot», ajoute le responsable syndical. Les enfants, non ! Et les adultes, est-ce oui ? Pourquoi les enfants? Parce qu'ils sonts des instruments de la propagande facile fondée sur la compassion. Parce qu’accepter des enfants sans papiers, c’est accepter les parents également sans papiers… Mais le cas des adultes n’a pas le même impact sur la sensibilité des contribuables qui seront ravis de voir grimper leurs impôts, par solidarité…Trois d’un coup !

Expulsion égale mobilisation, voire grève : tel est l’ultimatum ! C’est la politique consensuelle, à la façon CFDT, mais aussi …RESF, à nouveau ! Le Réseau éducation sans frontières (RESF) avait organisé hier une manifestation à l'aéroport Charles-de-Gaulle. Objectif : empêcher l'expulsion de Feng Xue Cai et Zhiyian Ni, lycéens chinois de 19 ans. De 'jeunes enfants', si on veut, mais en fait des adultes majeurs. Pourtant, quelques heures avant l'heure du rassemblement, les responsables de RESF apprennent que ce ne sont pas eux qui doivent être expulsés mais deux Chinois adultes. Qu'à cela ne tienne, la manifestation à Roissy est maintenue et servira de répétition générale ! RESF étend ainsi officiellement son activité aux adultes, démontrant que l’éducation des sans-papiers d’âge scolaire est bien un prétexte éhonté pour défier l’autorité publique.

Les représentants de trois syndicats d'Air France sont présents : CFDT, mais également CGT et … SUD, qui est de tous les coups. L’entente de RESF et des pilotes activistes est concertée. Pour RESF, la mobilisation de ces personnels est importante : ils peuvent empêcher un avion de décoller. Ils sont parfaitement conscient d’entrer dans l’illégalité: «S'opposer à une expulsion, c'est se mettre en dehors du cadre de la loi», explique Léon Crémieux, membre du Bureau national SUD Aérien. L'accès aux zones réservées des aéroports exige une habilitation ­ un badge ­ délivrée par le préfet, qui peut également la retirer. «Notre seul pouvoir, c'est la "clause de fatigue". On peut l'invoquer si on ne se sent pas capable d'assumer notre fonction. Et on peut l'utiliser pour cette raison-là. Mais on sera immédiatement remplacé par quelqu'un d'autre», précise Karim Hilem, stewart CGT. Contourner la loi est une technique syndicale de dialogue.

Tandis que les syndicalistes exposent la situation des salariés d'Air France, les militants de RESF distribuent des tracts attirant l'attention des passagers à destination de Pékin sur le cas des deux Chinois. «Ils risquent d'être vos compagnons de voyage ligotés, menottés et bâillonnés», dit le texte. Une femme promet de semer la pagaille dans l'avion. Si elle refuse d'attacher sa ceinture, l'appareil ne pourra pas décoller. Seul risque : elle pourrait être débarquée et devra répondre d' «entrave à la libre circulation des aéronefs», préviennent les syndicalistes.

La marge de manoeuvre est étroite. De l'avis général, le mieux placé pour empêcher l'expulsion est le commandant de bord. Pour peu que le futur expulsé se débatte et fasse du barouf dans l'avion, «il peut dire : "je n'embarque pas ce passager"», affirme Léon Crémieux. Mais il devra ensuite s'expliquer devant sa hiérarchie et le préfet.

Selon les syndicats, la direction d'Air France est «très ambiguë» sur ce dossier. «Elle revendique un humanisme façon PS, mais les expulsions, c'est également un super marché pour Air France», souligne Philippe Decrulle, secrétaire général adjoint de la CFDT d'Air France. Selon lui, les passagers expulsés paient plein tarif, ainsi que leur escorte. Soit 1 200 à 1 500 euros pour un aller simple Paris-Bamako. Somme toute, l’équilibre des comptes d’Air France serait assuré par les expulsions ?...

Hier, la mobilisation de RESF n'a pas permis d'éviter l'expulsion de Ji Baoefeng et Sun Diguang vers Pékin. Mais, la prochaine fois, les sections les plus radicales des syndicats extrémistes sortiront à nouveau et impunément de la légalité, et réussiront à imposer des clandestins aux Français, et pas seulement à ceux qui par naïveté ne se sentiront ni exploités par les sans-papiers, ni manipulés par les syndicats : l’opinion ne doit pas se laisser berner. Le vote contre la gauche à la présidentiel ne doit pas être rendu caduc: il est une raison d’espérer que force restera à la loi voulue par une majorité de Français.

La gravité de ces actions anti-démocratiques qui bafouent la volonté du peuple ne doit pas laisser indifférent, car la concertation est évidente : ce qu’on appelle préméditation’ en matière pénale. Crime en bande organisée, quand il s’agit du citoyen lambda, mais une qualification qui ne s’applique pas à des syndicats : la même loi ne s’applique pas à tous !

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