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mercredi 13 juin 2007

Bayrou ne fait pas confiance à Royal

Bayrou penche à droite ou à gauche à la tête du client.
Courtisé par le PS comme par l'UMP pour le second tour des législatives, Bayrou a choisi de ne pas donner de consigne de vote afin de bien marquer l'"indépendance" de son nouveau Mouvement Démocrate, expliquant vouloir faire de son parti, sa chose, "une formation politique nouvelle indépendante, qui ne se plie pas aux raisons ou aux oukases des autres formations". Dernier sursaut d'arrogance...
Car il faut bien observer que le MoDem a obtenu dimanche un score largement inférieur à celui de son leader à la présidentielle (18,57%), qui le place néanmoins en position d'arbitre dans de nombreuses circonscriptions, mais l’incite à plus de modestie.
Et afin d'"éviter toute ambiguïté" évidemment fortement ressentie, il a souligné n'avoir pas rappelé l'ex-candidate socialiste PS, qui lui avait laissé lundi un message téléphonique. "Si j'avais appelé, j'aurais nourri cette accusation injuste de ceux qui disaient ‘en fait ils sont passés à gauche’ ", a-t-il expliqué. Le fondateur du MoDem, arrivé troisième et donc éliminé au 1er round, s’était en effet distingué en débattant entre les deux tours de la présidentielle avec Sa Cynique Majesté Royal. Il devait annoncer finalement qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy et avait donc été accusé de préparer un changement d'alliance par la majorité des députés UDF, qui l'ont alors lâché pour le candidat UMP ! Voilà pour les principes et la galerie…

"Nous sommes indépendants." Ajoutons, 'indépendants, faibles et isolés'... "Il n'y a pas besoin de négociation avec le PS. Il n'y a pas besoin de négociation avec l'UMP", a-t-il fanfaronné mardi matin.
Dans le même temps, le président délégué de l'UMP, Jean-Claude Gaudin, annonçait mardi que le parti retirait son candidat dans la circonscription de François Bayrou, qui pouvait cependant se maintenir en forçant une triangulaire. "Il n'y a pas de compromission, il n'y a pas de négociation. C'est un geste que l'UMP souhaite faire à l'égard de François Bayrou", a assuré J.-C. Gaudin.
"Etant donné l'ambiance de la campagne, c'est une surprise", a sobrement commenté Bayrou, pourtant largement responsable du climat détestable de la campagne et qui ne pratique pas la politique de l'ouverture. Il est vrai que la décision de l'UMP est essentiellement symbolique puisque M. Bayrou, arrivé largement en tête, semblait assuré de conserver son siège.
Dans la seule autre triangulaire possible pour le MoDem, également dans les Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle est en revanche en ballottage défavorable, devancé par son concurrent UMP.

Le MoDem, qui présentait 535 candidats au premier tour pour 577 sièges, n'aura que six candidats encore en compétition dimanche, dont Jean-Christophe Lagarde (Ile de France), qui ménage tout le monde et refuse de dire s'il siégera avec Bayrou ou avec le Nouveau Centre (UDF) rallié à Sarkozy, s'il est élu.

Les critères d'évaluation des candidats? Tout en flou et en subjectivité ! Dans les circonscriptions où le candidat MoDem est éliminé, le message aux électeurs est de prendre en compte "la personnalité des candidats et la défense du pluralisme". Donnant sa bénédiction, F. Bayrou a par exemple réaffirmé mardi son "estime" pour l'ancien ministre socialiste en ballottage dans le Val-d'Oise.
Le MoDem de l'Isère a pour sa part appelé "à faire battre tout candidat condamné par la sécurité ou représentant un système marqué par la corruption ou les affaires", en allusion à Alain Carignon (UMP). Il semble bien parti pour l'emporter contre toute attente. A la différence de Bayrou, les électeurs ont déjà considéré que Carignon avait payé et pouvait rentrer dans le circuit. Ce qui est vrai de tous les condamnés, et pas seulement dans les banlieues...
Dans le Rhône, deux ex-candidats MoDem, dont l'ancien ministre Azouz Begag, ont appelé à voter PS,
alors que dans la Drôme, le député européen Thierry Cornillet s'est prononcé pour un UMP.

Royal et l’UMP ont regretté l'absence de consigne de Bayrou. "S'il est candidat au pouvoir, il faudra bien qu'il trouve des alliés, il ne pourra pas être dans un splendide isolement et attendre que tout le monde vienne à lui", a commenté le porte-parole du PS Julien Dray.
Et l’UMP Jean-Claude Gaudin a pour sa part ironisé : "A force de la tendre, la main, il va me venir des crampes" !

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