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mardi 19 septembre 2006

Chahut au PS: des camarades accusent l'élève Royal d'avoir copié sur Sarkozy.
On retiendra qu’en proposant de "desserrer" les contraintes de la carte scolaire, Dame Royal a jeté un pavé dans la mare du PS. Le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien a rappelé mercredi qu'il avait "déjà aménagé la carte scolaire". Dans le cadre de la réforme des zones d'éducation prioritaire (ZEP), depuis cette rentrée, les élèves des collèges classés "ambition réussite" ayant décroché une mention très bien au brevet des collèges peuvent aller dans le lycée de leur choix.
Candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle, la Maréchale Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue a proposé dimanche dernier une réforme de la sectorisation. Il s'agirait de "desserrer ses contraintes" afin de "mettre en place une forme de choix entre deux ou trois établissements, à condition que les établissements les plus délaissés soient renforcés avec des activités culturelles de haut niveau".
La proposition de Marie-sEGOlène Royal a suscité une réaction tout autre parmi ses camarades socialistes, qui n'ont pas manqué de rappeler que Nicolas Sarkozy avait suggéré en février dernier de supprimer à terme la sectorisation. Au Parti socialiste, "la carte scolaire, c'est un acquis", a déclaré le sclérotique député-maire du XVIIIe arrondissement parisien, Daniel Vaillant. Ce proche de Lionel Jospin a rappelé sur i-télé que les militants avaient "tranché" le débat. "Et si certains s'éloignent du projet socialiste, ils auront à s'en expliquer devant les militants", a averti l'ancien ministre de l'Intérieur. Il y a de la ‘fatwa’ dans l’air…
Claude Roiron, secrétaire nationale à l'éducation du PS, n'a guère apprécié la proximité entre la proposition de Marie-sEGOlène Royal et celle de Nicolas Sarkozy. "Quand on est de gauche, l'idéal ne peut pas être la suppression de la carte scolaire", a-t-elle remarqué sur LCI. "Bien sûr, les problèmes existent, il ne faut pas les nier. Mais les réponses ne doivent pas être les mêmes entre la droite et la gauche". Si ce n’est pas de la ringardise… La gauche réclame le débat mais ne connaît que la polémique en entretenant le clivage droite-gauche sur tous les sujets systématiquement. La ‘mixité sociale’ est ici le maître mot avec lequel il convient de se gargariser!
Volant au secours de Royal, le député de Paris Christophe Caresche (mais il faut signaler qu’il est membre de son équipe de campagne), a demandé "qu'on arrête de déformer les positions des uns et des autres". Tout ça, c'est des menteries, pour nuire à la pauvre Royal, que décidemment personne ne comprend... "Elle n'a pas parlé de remise en cause des objectifs de la carte scolaire qui sont effectivement d'assurer une véritable mixité sociale", a-t-il rectifié sur LCI. "Ce qu'elle dit, c'est que ces objectifs, dans un certain nombre d'endroits en France, ne sont pas atteints". Il a entendu ça?
Reste que la Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (FCPE) "s'inquiète" de la remise en cause de la sectorisation scolaire. Dans un communiqué, la fédération socialisante "rappelle son refus de voir instaurer une concurrence scolaire hasardeuse et acharnée". Supprimer la sectorisation désorganiserait le système éducatif, prédit la FCPE en se demandant comment seraient distribués les crédits et les postes d'enseignement. "Sur quel critère tel élève serait accepté et tel autre refusé dans un établissement très demandé?", s'interroge-t-elle.
Dans une interview dans le Parisien daté du mercredi 6 septembre, Lionel Jospin, l'ancien Premier ministre PS et ancien candidat à la candidature socialiste, répond à sa manière au propos de M-S Royal sur "l'assouplissement" de la carte scolaire. Sur la ruée des élèves dans le privé, ce dernier affirme : "Ca fait vingt ans que j'entends ça! Or, je constate que le pourcentage du nombre d'élèves scolarisés dans le privé reste légèrement en dessous de 20%".
De leur côté l’UNL (Union nationale Lycéenne) et l’Unef (Union Nationale des Etudiants de France) ont fait entendre –oh, surprise !) le même son de cloche. Pour le syndicat lycéen, la carte scolaire est "un outil de [...]mixité sociale et de lutte contre la ghettoïsation", sa suppression "reviendrait à baisser les bras devant les problèmes que rencontrent de trop nombreux établissements ghettos". "Nous pensons au contraire que la carte scolaire doit être renforcée et strictement appliquée", ont ajouté les lycéens. Là, on croit entendre la Voix de son Maître…
Selon l'UNEF, "sur un sujet aussi symbolique et fondateur de notre système éducatif, celui de la mixité sociale", le syndicat a dénoncé "des prises de position marketing". Idéologie, quand tu nous tient prisonniers… D’autant plus regrettable chez les jeunes. Certains sont à ce point ringards qu’ils ne réalisent pas qu’à défaut d’idées personnelles, ils sont esclaves de celles de leurs aînés. Si ça leur donne de l’assurance, soit ! Mais, les révolutionnaires en déambulateur mental, ça fait ricaner dans les amphis !
Au bureau national du PS et selon le porte-parole Julien Dray, le premier secrétaire François Hollande est intervenu d'emblée pour rappeler que "dans le projet socialiste, il n'est pas question et il ne peut être question de supprimer la carte scolaire", qui oblige les familles à scolariser leurs enfants dans un établissement proche de leur domicile. Telle est la thèse officielle.Mais, selon la thèse personnelle de François Hollande, compagnon de la candidate à l’impétration à la candidature socialiste, "il y a un problème de contournement, que personne ne peut nier, de mouvement vers l'école privée", et c'est pourquoi "le projet socialiste dit que la carte scolaire doit permettre une mixité efficace et réelle". Question de crédibilité : à la différence de leur délicieuse maman, aucun des enfants du couple n’a-t-il donc fréquenté une école privée ?
Le débat se poursuit au PS dans une ambiance "très tendue", selon un témoin, "pathétique" selon un autre, car contrairement à l'habitude, l'intervention du numéro un socialiste n'a pas clos le débat.

La secrétaire nationale à l'éducation, Claude Roiron (courant Fabius), a remis la discussion sur le tapis après avoir fait le point de la rentrée scolaire, tout comme Yves Durand (proche de Martine Aubry), ex-secrétaire national pour ce secteur. La mise en cause de la carte scolaire crée "la confusion" avec la droite, a expliqué Claude Roiron, en faisant comprendre qu'elle n'intervenait pas au nom de Laurent Fabius :"je suis simplement socialiste", a-t-elle assuré. Proche de le Maréchale Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue, Delphine Batho, -vous connaissez ?- a tenté d'argumenter que l'école connaissait déjà "une ghettoïsation sans précédent", qu'il fallait "ouvrir ce débat" et ne pas "jeter l'anathème", plaide-t-elle en faveur de Dame Royal. Il ‘faut’, mais on ne sait pas. La preuve ? Elle a été interrompue par François Lamy, proche de Martine Aubry. François Hollande a repris la parole, pour affirmer, selon un jospiniste, que "certains, et mêmes certaines, doivent savoir qu'ils ne portent pas la position du parti". Une allusion évidente à sa Royal compagne.
C’est grave, extrêmement grave pour quelqu’un qui brigue l’investiture PS de ne pas se sentir liée par le programme croupion socialiste.
Si, en plus, elle n’a pas d’autre programme personnel qu’un tas de petites phrases en vrac, quelle idée se fait-elle de la fonction présidentielle et de la France ?

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