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jeudi 29 juin 2006

Jospin atomise le PS.
Le panier à crabes socialiste est en émoi à l’annonce du retour de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin sur la scène politique pour les Présidentielles. Au lendemain de la publication d'une longue tribune dans le quotidien Le Monde, où il avait défini "les enjeux" du scrutin de mai prochain, il est sorti de sa tanière pour apparaître, sur TF1, chez Bouygues. Le marigot PS commence à s’agiter et les camarades à se dévoiler…
Réactions de candidats socialistes : ils ne cachent pas leur joie!
- L’ineffable Maréchale Royal-Me Voilà-M’As-tu-Vu ne manque pas de souffle. "Les socialistes sont en train d'adopter leur projet, voté à plus de 80%. Lionel Jospin, qui est une voix autorisée, est bienvenu en appui de ce projet comme il le fait". Elle ajoute sans faiblir : "En 2007, on aura besoin de tout le monde pour faire en sorte qu'une page soit tournée "
Elle révèle ainsi le fond de sa pensée en indiquant que le PS n’a pas partie jouée, puisque personne ne sera de trop pour la conquête du pouvoir, comme le souligne aussi le subjonctif et considère donc Yo-Yo comme un supplétif pour faire nombre.
Il ne faut pas que le ‘vieux sage’ –c’est elle qui le dit, sans le penser- se fasse d’illusion, car "c'est celui ou celle qui sera le mieux placé le moment venu qui remportera les suffrages des militants du Parti socialiste", ajoute-t-elle. Or, tous les socialistes sont d'accord pour estimer que M. Jospin ne peut être candidat à l'investiture que si François Hollande lance un appel en sa faveur. Il va y avoir du tirage entre les concubins républicains…
- D’jack Lang parle encore pour ne rien dire : "C'est un homme dont l'autorité morale compte et comptera", avant l'intervention de Lionel Jospin lors du journal de 20h sur TF1. Ce qui sonne comme un éloge funèbre.
- Dominique Strauss-Kahn : "Je ne fais pas de commentaire sur ce que je n'ai pas vu et je ne l'ai pas vu", a-t-il déclaré en descendant de l'estrade tendue de rouge de son meeting au Gymnase Japy du XI° arrondissement. Mais son principal lieutenant, Jean-Christophe Cambadélis, ex-mis en examen amnistié comme DSK, s'est chargé du coup en vache confraternel. Lionel Jospin envisage d'être candidat, "vous parlez d'une nouvelle!", s'est exclamé le député de Paris, visiblement agacé. Il dit même mieux encore : "Il y a des gens qui l'envisagent et puis il y a des gens qui combattent pour" […] "En attendant la campagne continue".
La gauche est plurielle, à commencer au PS:
- Le député européen socialiste Pierre Moscovici "ne souhaite pas son retour". Reconnaissant, l'ancien ministre chargé des Affaires européennes de Jospin a martelé que "ce n'est pas un acte de candidature qu'il a fait: il a expliqué que, si les circonstances l'exigeaient, il pourrait l'être". Mais "je ne sais pas de quelles circonstances il parle". Il n’est pas vif !
« Tous ensemble ! » Comme si ce n’était pas clair, le camarade socialiste surenchérit sur ses propres amabilités : Le vice-président du Parlement européen "a la conviction que si c'était un de ses anciens ministres des Finances Dominique Strauss-Kahn ou Laurent Fabius, ou le Premier secrétaire du PS qui étaient en leadership, il [Jospin] ne se serait pas exprimé de cette façon-là". "Ce n'est pas un problème personnel mais c'est parce qu'il a la sensation que l'offre politique n'est pas la bonne". Que voulez-vous ajouter à ça?
Avant l’arrivée du camarade Lionel dans le fief du brillant Balou-Daniel Vaillant, l'un de ses plus fidèles alliés socialistes, Bertrand Delanoë, Elisabeth Guigou s’étaient éclipsés du restaurant de la Rue Sainte Rustine (ou Saint-Rustique, à vrai dire) à Montmartre après qu’il ait fait sa déclaration à TF1. « Tous ensemble ! » Ah, ce n'est plus l'heureux temps du CPE...
- Jean-Pierre Chevènement, le président d'honneur du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a estimé mercredi que "Lionel Jospin aura de la peine à représenter l'électorat de gauche" à la présidentielle 2007. Ce qu’il démontre illico : "J'en reste aux déclarations qu'il a faites au soir du 21 avril 2002, je ne m'aventure pas dans les spéculations" sur un retour de l'ancien Premier ministre socialiste, a-t-il souligné sur France-2. Il a pris un coup de vieux.
Et pour ne pas être de reste : L'ancien député a répété qu'il "n'exclut pas" de se présenter à la présidentielle "pour porter le projet républicain qui seul peut sortir le pays de la très grande difficulté dans laquelle il se trouve". Et un de plus !
Les ravis de la "Jospinie"
Une quarantaine de dirigeants PS, dont Jean Glavany –qui l’avait si bien conseillé (photo), Annick Lepetit, Claude Alègre ou encore Manuel Valls, ancien porte-parole de Lionel Jospin à Matignon, sont tombés en pamoison.
Le député de la Drôme, Eric Besson, et Pierre Schapira, député européen et conseiller de Paris, dont le soutien est précieux (!), reprennent goût à la vie …
"On était une petite dizaine à entretenir la flamme", confie le député de l'Isère, André Vallini, membre PS de la commission parlementaire dans l’affaire d’Outreau. C'est honorable, à peine 10 sur 150!... "Moi, je n'ai jamais fait mon deuil de Lionel Jospin. J'ai toujours pensé qu'il pouvait revenir". Au secours, Jospin revient!
Pourquoi Jospin? "Il a une histoire, comme François Mitterrand l'avait et ça, ça compte", explique Bernard Poignant, député européen également recasé par Jospin (photo). Pourquoi maintenant? "Il est probablement l'homme qui aujourd'hui peut assurer le meilleur passage d'une France à une autre". Il a en effet une histoire trotskiste et aussi un bilan : c’est poignant ! Il ajoute : il faut "à tout prix" utiliser la popularité de Ségolène Royal pour "faire gagner la gauche". Marie-sEGO, royal tremplin de Yo-Yo !
"Il ne faut pas griller les étapes", dit-il prudemment. Comment faire? Il est déjà grillé !
C'était "une rencontre conviviale amicale avant les vacances, voilà c'est tout, il n'y pas de conclusion autre à en tirer", lance Balou-Daniel Vaillant, sans rire.
L'ancien Premier ministre, qui avait annoncé au soir de sa défaite du 21 avril 2002 qu'il se retirait "définitivement de la vie politique française", tient parole... et se pose ainsi en challenger potentiel de Ségolène Royal, candidate favorite des médias, selon les sondages qui par ailleurs donnaient Jospin vainqueur!
Conflagration générale annoncée au PS! Ce n'est pas une rumeur: ce sont eux qui le disent.

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